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6 troubles du comportement alimentaire

23 Juil 2021 | Santé mentale | 0 commentaires

Anorexie, boulimie, orthorexie, bigorexie … Pourquoi écrire un article sur le thème des troubles du comportement alimentaire (TCA) ? 

Je parle sport et alimentation tous les jours avec des personnes différentes et je constate que malheureusement on est assez mal informés sur le thème de ces maladies et on confond très souvent ces dernières. Je trouve aussi que ces pathologies sont, pour je ne sais quelles raisons, un peu tabou. Pourtant, les chiffres démontrent que ces troubles touchent de plus en plus de monde.

Les personnes souvent atteintes par ce type de maladie ont une estime de soi faible, elles n’aiment pas leur corps, sont perfectionnistes et ont de la difficulté à gérer le stress (il y a d’autres facteurs, mais ce sont les principaux). Les croyances qu’on a à l’heure actuelle du corps « idéal » engendre cette mauvaise image de soi. Les réseaux sociaux (surtout) sont de plus en plus présents dans nos vies et on adore se comparer aux femmes et hommes totalement irréels, n’est-ce pas ? Tous les jours on est bombardé de messages qui influencent (consciemment ou inconsciemment) notre image de soi. Le souci ? Pas tout le monde arrive à prendre du recul sur ces idées reçues du corps idéal et d’une vie soit disant saine…

Avant de passer aux « définitions » des TCA abordés ci-dessous, il est important que si tu sembles te reconnaitre dans l’une de ces brèves descriptions ou que tu connais quelqu’un dans cette situation, il faut en parler et il n’y a pas de honte à à avoir, c’est le début d’une guérison. Tu peux également me contacter pour qu’on en discute, car oui, je n’ai pas été épargné par l’une de ces maladies.

 

 

L’anorexie mentale 

 

Ou également nommée anorexie nerveuse, se distingue d’une privation alimentaire stricte et volontaire dans le but de perdre du poids ou de simplement ne pas en prendre. La personne concernée a une vision déformée de son corps et ne se rend pas compte de son état de maigreur. Les 4 symptômes principaux de ce trouble du comportement alimentaire soulignés par le DSM 5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) sont :

 

  1. Perte de poids conséquente
  2. Perte de l’appétit, évitement d’aliment qui ferait grossir, vomissements forcés, prises de laxatif
  3. Absence de menstruation de 3 mois et plus (oui, ce sont très souvent les filles qui sont touchées)
  4. Une image corporelle perturbée

 

Physiquement, autre que la maigreur, d’autre conséquences peuvent être engendrées par la maladie : perte de cheveux, fonte musculaire (perte de muscle), formation d’un lanugo (duvet de poils fins qui se forme sur la peau), ou encore les dents et les gencives pouvant être abimées dû aux vomissements.

La boulimie

 

Ce trouble du comportement alimentaire se définit par des compulsions alimentaires, suivi de purge (vomissements forcés, prise de laxatif ou de coupe faim, etc.). Lors de la crise boulimique, la personne concernée a faim de manière compulsive et incontrôlable (ça s’appelle le « craving »). Elle ressent le besoin angoissant de manger, en dehors des repas et très souvent en cachette.

Durant la crise, la personne mange vite, en quantité importante et des aliments hypercaloriques et pas cuits.  Il s’agit ici donc de se remplir et non de se faire plaisir. Après la crise, ce sont les remords, le malaise, la culpabilité, le dégoût de soi et de la nourriture. Une crise peut en suivre une autre et selon le DSM 5, la moyenne hebdomadaire de crise de boulimie est d’au moins deux fois par semaine. La personne souffrant de cette maladie, porte un intérêt exagéré à son corps et à son poids.

L’hyperphagie

Semblable à la boulimie, l’hyperphagie présente des épisodes d’excès alimentaires récurrent, mais la notion de comportements compensatoires (les rejets) n’est pas présente. Les personnes atteintes de ce trouble ressentent une sensation « d’obligation de manger », très souvent même sans avoir faim. Elles ont l’impression de ne pas contrôler la quantité ingurgitée, mange de manière très rapide jusqu’à avoir mal au ventre et culpabilisent suite à cette compulsion alimentaire. Une personne souffrant d’hyperphagie à conscience de son comportement « anormal ».

L’hyperphagie peut (entre autres) apparaître suite à un régime ou un jeûne mal encadrer.

Le complexe d’Adonis

 

Également connu sous le nom de dysmorphie musculaire ou d’anorexie inversée, cette pathologie touche particulièrement les hommes. La personne touchée est en quête du corps dit « idéal » (corps soit dit en passant véhiculé par notre société, qui est totalement irréel !) et souffre d’une obsession pour ses muscles et de son image corporelle. Elle s’entraine non pas pour son bien-être, mais uniquement pour son physique. Cette maladie se traduit plus précisément par :

  • Des entrainements intensifs (avec beaucoup de charge) dans le but d’augmenter la masse musculaire et ce malgré des blessures
  • Des régimes alimentaires pour perdre de la graisse malgré une faim chronique, plus de plaisir gustatif et plus de partage convivial de repas avec l’entourage
  • Très souvent, une prise de stéroïdes et d’autres compléments qui permettrait de brûler les graisses.
  • L’utilisation de techniques dangereuses, comme la prise de laxatif et les vomissements forcés
  • Un contexte social et professionnel mis de côté : les entrainements et l’alimentation sont prioritaire
  • Une vision de son corps erronée (dysmorphie)

L’orthorexie

 

Ce trouble, également nommé « orthorexie nerveuse », présente une obsession pour l’alimentation dite saine et est devenue aujourd’hui un phénomène de société… Ben oui, avec cette mode « Healthy », l’orthorexie a pris de l’ampleur. Plus précisément, l’orthorexie est donc un trouble alimentaire obsessionnel, la personne touchée fait une fixette sur les aliments sains ou du moins, supposée être sains (Par exemple : elle déchiffre constamment les étiquettes affichées derrière les produits). Il est bien connu que les sportifs font partie des personnes à risque dû à leur perfectionnisme, mais cela ne signifie pas que tous les sportifs sont concernés, attention, il est important de ne pas généraliser.

 Pour je ne sais quelle raison, l’orthorexie n’est pas considérée comme un trouble du comportement alimentaire, selon notre société. Il s’agirait « simplement » de personne rigoureuse sur leur plan nutritionnel et qui se conforme à un régime alimentaire. Pourtant, la personne concernée vit à travers son alimentation et subit donc une angoisse constante, surtout à l’idée de manger de la nourriture « not Healthy ». Cette angoisse engendre des rituels dans le but de manger sainement et une organisation irréprochable. Organisation qui propose de ne plus manger avec l’entourage afin de contrôler ce qui est engloutis et de ne pas prendre le risque de manger de la mer**.

L’orthorexie peut provoquer un isolement socialement, un repli sur soi et une perte de plaisir pour l’action de manger.  Les obsessions alimentaires peuvent entraîner isolement, repli sur soi.

Tu en penses quoi toi ? Est-ce un TCA ? Si oui, pour quelle(s) raison(s) ce trouble n’est-il pas considéré en tant que tel ?

La bigorexie

 

Ce trouble du comportement est une dépendance ou une addiction à l’activité physique. La personne touchée par cette pathologie ressent un besoin irrépressible de pratiquer du sport de manière régulière (beaucoup trop) et intensive : si elle n’en pratique pas, alors elle se sent mal. Elle est obsédée par ses performances physiques et repousse toujours ses limites, ce qui provoque des blessures. Ces dernières sont souvent dû à une fatigue d’ordre général (déchirure musculaire, tendinite…), la personne atteinte de bigorexie n’écoute plus les besoins de son corps (uniquement sa tête) et ne pratique pas correctement les récupérations. La bigorexie peut même inciter au dopage dans le but de toujours faire plus et de s’améliorer.

Ce trouble du comportement serait lié aux rôles des endorphines : pendant un effort physique et après celui-ci, des hormones se propagent dans le corps et provoquent une sensation de bien-être. Cette sensation agréable expliquerait la dépendance liée au sport et le besoin d’en faire toujours plus. D’un point de vue psychologique, il s’agirait d’un manque d’estime de soi, d’un vide qui doit être comblé ou encore de stress ou d’anxiété qui doit être soulagé. Attention, la bigorexie peut être confondu avec le complexe d’Adonis, cependant, ce complexe est plus lié à l’image déformée de soi-même et le besoin d’atteindre le corps dit « idéal ».

Finalement, comme beaucoup de trouble du comportement alimentaire, une personne touchée de bigorexie priorise le sport et s’éloigne de ses proches. Si elle arrête le sport, la personne concernée ressent le manque de la pratique (comme une drogue) et présenter des symptômes de dépression.

Alors ? Pas tout rose cet article, je sais… Mais il est important d’avoir connaissance de ces troubles et d’en parler. Aujourd’hui, avec toute cette mode « Healthy », il faut sensibiliser son entourage et faire de la prévention. Pour ma part, l’orthorexie m’est tombée dessus et j’ai rien compris. Je constatais que je priorisais mon organisation de repas plutôt que mon entourage. Il a fallu qu’une professionnelle me dise que je suis touchée d’orthorexie pour que je m’en rende réellement compte. Alors oui, j’avais conscience que mon comportement n’était pas normal et que je me privais de beaucoup d’activité en groupe, uniquement pour avoir le contrôle de ce que je mange. Cependant, j’ai eu besoin d’aide et il n’y a pas de honte à ça.

Morale de cet article : prends soin de toi, écoutes ton corps, prends soin de tes proches et n’hésites pas à me contacter si tu as besoin d’en parler.

Joy N Sport with Love ♥

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